La cruauté animale mérite-t-elle notre bienveillance ?
C’est une cruauté de fait et non de pensée : le chat joue avec sa capture, le lion dévore parfois ses proies encore vivantes ou tuent les lionceaux d’un autre mâle. À la période du rut, les cerfs se combattent et s’infligent des blessures sévères. Les singes sont brutaux et peuvent tuer leurs congénères. Les chiens en meute peuvent mettre en pièce un humain ou un animal. Il ne manque pas d’exemples de comportements violents chez les animaux.
Ceux qui aiment vraiment les animaux ne l’ignorent pas. Au contraire, parce qu’ils s’y intéressent, ils sont bien informés à propos de leurs mœurs. Comment peuvent-ils quand même s’émouvoir pour eux ?
Cela peut tenir à la nature même de l’animal. Celui-ci est un être qui vit dans l’instant et sans préméditation. Certes, il a des stratégies pour s’alimenter et se reproduire, des comportements ritualisés. Ce sont essentiellement des fonctionnements instinctifs, dictés par la pulsion de survie. Ce que nous pourrions assimiler au désir de vivre, mais il faudrait polémiquer sur la notion de désir. Il se peut que nous les aimions en raison de cette « sauvagerie », la manifestation d’une forme de vie archaïque et entière, que certains qualifient d’authentique. Ouvrir son esprit ou son cœur à cette forme de vie primitive fait naître le respect envers elle. Pour les Indiens d’Amérique, les animaux (y compris les insectes) sont des esprits et en tant que tels, ils partagent le même cercle que les humains. À l’égal de l’être humain, ils sont chez eux sur la Terre Maman.
De ce point de vue, on peut admirer l’aptitude des animaux à cohabiter et à partager leur territoire, entre espèces différentes. Par ailleurs, la compétition entre mâles dominants à l’intérieur même des groupes, le rejet des juvéniles est lié à une loi au sens large. Contrairement à ce qu’on peut penser, les animaux se régulent. Lorsqu’ils ne le font pas, c’est qu’il y a un déséquilibre dans leur environnement. Ce déséquilibre engendre un dérèglement. Ainsi, les lapins se reproduisent moins lorsqu’il y a beaucoup de prédateurs sur leur espace de vie. En ayant moins de portées et moins de petits, ils poussent les prédateurs à s’éloigner quand les proies deviennent insuffisantes. C’est un phénomène cyclique. Dans les zones où il n’y a pas de prédateurs, le système d’alarme ne fonctionne plus et ils se multiplient. La chasse n’est pas une solution, car les lapins ne perçoivent pas les humains armés comme des prédateurs… Les espèces envahissantes, chez les animaux comme chez les insectes ou les plantes, ont pour la plupart été introduites par les mouvements humains : transport de produits, importation pour l’élevage, et parfois aussi par lâchage ou abandon.
Les gens qui aiment les animaux considèrent qu’on ne peut pas leur reprocher d’avoir un mauvais impact sur leur vie quand cela arrive. D’abord parce que ce dérèglement a souvent été causé par l’activité humaine. Ensuite, parce qu’ils ne conçoivent pas de reprocher à un être vivant de faire en sorte de se maintenir en vie, là où il se trouve, et avec les moyens dont il dispose. L’être humain a fait souvent cette expérience en colonisant la planète entière, et en s’installant même dans les régions désertiques ou pétrifiées par le froid. Les animaux qui se trouvaient là ont continué à vivre, mais progressivement leur nombre, leur espace vital et leur avenir se sont réduits. Des espèces ont complètement disparu, tandis que l’être humain a continué à se propager.
On entend dire que les animaux ne se consacrent qu’à leur propre bien-être. Il faudrait nuancer cette notion de bien-être les concernant. Ils s’investissent dans la préservation de leur espèce, en commençant par se reproduire, puis ils nourrissent et éduquent leurs petits, les protègent souvent au péril de leur propre vie. Ils se protègent aussi mutuellement en vivant en groupe (en majorité, mais pas tous). Ces activités, y compris celle de se nourrir, occupent la majeure partie de leur temps et requièrent beaucoup d’énergie. Le fonctionnement de groupe est dicté par la survie. Il est codifié depuis les origines. Par exemple, chez les loups, la cohésion se fait autour d’un mâle dominant. Les individus s’y conforment et si quelque chose les en empêche, ils ne survivent pas. Leur vie quotidienne n’est pas une constante félicité ou tranquillité.
Les spécialistes du comportement animal ont pu assister à des cas d’entraide entre les animaux d’un même groupe : chez les éléphants le troupeau s’arrête et attend l’individu qui ne suit pas parce qu’il est estropié, la matriarche l’aide à se nourrir. Ce phénomène a été vu aussi chez les ours, une jeune femelle apportant de quoi manger à son frère blessé. Les poules peuvent aussi manifester ces gestes d’entraide en grattant la terre pour l’une de leur consœur infirme. De même, lorsqu’un individu du groupe vient à mourir, ses congénères manifestent des signes de déprime. Ces observations tendent à prouver que les animaux ne sont pas indifférents à leurs semblables et qu’ils adaptent leur comportement lorsque celui-ci est en difficulté.
Les spécialistes de la faune sauvage et domestique ont pu aussi constater des cas d’adoption, parfois même entre espèces différentes. Nous savons qu’une chienne peut se mettre à allaiter des chatons orphelins, mais il arrive dans les parcs ou les zoos, qu’elles allaitent des bébés tigres ou léopards (dans la mesure où elles sont habituées à leur contact). On observe aussi des cas où les femelles se soutiennent lorsque l’une d’entre elles met bas. Ce comportement a été attesté chez les vaches. Mais il a pu être observé aussi chez… les chauves-souris ! Les bovins développent entre eux des liens forts au-delà de la filiation. Il arrive que des individus n’étant ni parents, ni frère et sœur, se lient plus particulièrement, se déplaçant et dormant ensemble en permanence. On observe des phénomènes semblables chez les chiens, bien sûr, mais aussi chez les cochons, notamment lorsque l’un des deux congénères a un handicap (malvoyance, maladie, etc.). L’un devient le guide ou le protecteur de l’autre. (À ce sujet, lire l’Histoire du lion Personne, de Stéphane Audeguy, à la fois représentative et tragique d’un lion captif, dont le partenaire de cage est un chien). Ces liens sont parfois improbables, mais existent, ainsi entre un hippopotame et une tortue¹.
Les animaux plus âgés ont leur place dans le groupe, dans la plupart des cas et parfois même ils deviennent des guides. Chez les éléphants, le chef de groupe est une femelle plus âgée (le troupeau est constitué des femelles et des éléphanteaux). Remarquons au passage qu’en raison du braconnage, les éléphantes ont changé leur mode vie : les troupeaux se déplacent après la tombée de la nuit. Ce fonctionnement se manifeste moins chez les animaux domestiques et les animaux de consommation. On peut dire que les premiers vivent dans un confort et une sécurité qui n’a plus rien à voir avec leurs origines. Beaucoup sont cependant exposés aux aléas de la vie d’animal de compagnie : alimentation inadaptée, maltraitance et abandon, solitude et enfermement. Les animaux d’élevage sont traités comme des esclaves et soumis à des conditions de souffrance extrême. L’animal, contrairement à nous, n’a pas la faculté de remettre en question son système social, il se conforme et s’adapte. Nous avons la chance d’avoir cette aptitude. Mais serions-nous capables de changer nos habitudes dans l’intérêt de tous y compris des autres formes de vie ?
Beaucoup de gens ont en mémoire les images d’une femelle gorille venant au secours d’un petit garçon tombé dans son enclos. En effet, il arrive que l’animal se porte au secours de l’être humain. Les dauphins sont reconnus pour cela, notamment, ils se rassemblent autour des nageurs en difficulté ou menacés par des requins. De nombreux témoignages ont été rapportés à ce sujet depuis fort longtemps. Les cochons, tout comme les chiens, perçoivent les malaises physiques chez l’humain dont ils sont proches, et adaptent leur comportement ou manifestent des signes d’alerte. Le cheval est connu pour être capable de sentir nos émotions et d’y réagir.
Il serait inadéquat de dire que les animaux ont le sens de la famille : dans beaucoup d’espèces, les mâles ne s’occupent pas des petits, les juvéniles sont repoussés par leur mère quand ils ont atteint la maturité, etc. La synergie du groupe est un mode de survie, elle s’est construite ainsi. Cependant, est-ce que cela empêche qu’il se passe autre chose sur le plan de la relation ? Des cas de lien étroit et durable entre individus de la même espèce, et parfois même entre espèces différentes ont pu être observés. Dans les groupes, plusieurs générations partagent rituels, jeux, règles de survie, gestes de protection. Ils se transmettent des comportements et des savoir-faire. Peut-on affirmer que seul l’instinct de survie et de perpétuation de l’espèce intervient dans ces échanges ? Les individus ne se transmettent-ils pas quelque chose d’eux-mêmes, de leur propre expérience, qui varie de l’un à l’autre ? Ce sont aussi des êtres, au sein d’un groupe, et on peut supposer qu’ils se distinguent les uns des autres, et que cette distinction est agissante. Il n’est pas rare de constater que certains animaux même sauvages, sont moins farouches que d’autres, plus intrépides ou plus astucieux. Les animaux domestiques montrent des signes d’attachement. Ils vivent au contact de l’humain et s’adaptent à lui, mais peut-on affirmer qu’ils ne répondent qu’à leurs propres besoins ? La plupart des personnes qui ont habité avec des animaux témoignent qu’il y a une intelligence affective chez eux et qu’une communication peut s’établir si on y est sensible et patient. On le perçoit très bien au contact des chevaux, entre-autres. Pourquoi un cochon, une vache ou une poule serait-il ou serait-elle plus indifférent-e à nous ? N’est-ce pas un parti pris que de penser que certains animaux sont moins sensibles que d’autres ? Ne s’agit-il pas plutôt d’une différence liée à leur mode d’être (en tant qu’oiseau, poisson, etc.) ? En ce qui concerne les insectes, c’est certes encore plus difficile à savoir, tant cette différence d’être est importante.
Ceux qui aiment les animaux considèrent qu’on ne peut pas leur reprocher d’avoir un impact sur notre vie, d’abord parce qu’en étendant toujours notre surface d’habitation, nous diminuons la leur et la cohabitation a parfois des conséquences réciproques néfastes, dont les épidémies. Ensuite, on ne peut reprocher à un être vivant de faire en sorte de se maintenir en vie où il se trouve, par tous les moyens dont il dispose. Rappelons-nous que c’est parfois nous qui les avons introduits dans notre propre espace de vie.
Aime-t-on les animaux au détriment des humains ?
Les raisons d’aimer les animaux sont variées. Certains disent les préférer aux êtres humains, car ils sont dénués de perversité. D’autres les admirent pour leur apparence et leurs capacités spécifiques. D’autres encore éprouvent à leur contact des émotions authentiques et recherchent une communication sensitive avec eux. Il y a aussi des personnes qui projettent sur eux des sentiments humains, qui compensent leur propre manque affectif.
Tant que l’animal est respecté dans sa nature, on peut penser que cela importe peu, que l’essentiel est que le lien ne soit préjudiciable ni à l’un ni à l’autre. Cette vision ne fait pas l’unanimité. Certains défenseurs des animaux prônent une libération progressive mais totale des animaux et désapprouvent les situations de dépendance.
Ceux qui aiment les animaux peuvent être à la fois des personnes intelligentes et ouvertes aux autres et au monde. L’image caricaturale du vegan ou du militant animaliste asocial, voire sociopathe, est éculée (dans les films et les séries par exemple…). Un des arguments les plus utilisés par les consommateurs de produits animaux est : « N’y a-t-il pas autre chose à faire de plus important que de s’occuper des animaux ? » (sous-entendant quelque chose à faire pour les humains). Certaines personnalités comme Mathieu Ricard, moine bouddhiste, ou Franz-Olivier Giesbert, auteur du livre L’Animal est une personne, répondent que cet argument est souvent mis en avant pour ne s’inquiéter de personne, ni des animaux, ni des humains. C’est un cliché, tout comme celui du « cri de la carotte ». Maints défenseurs des droits de l’homme connus pour leur engagement ont parlé en faveur des animaux. C’est le cas d’Émile Zola qui se considérait de « la grande famille des âmes fraternelles que l’idée de la souffrance exaspère même chez les bêtes, surtout chez les bêtes qui ne peuvent pas parler, ni lutter ».
Christophe Déforêt, vétérinaire et psychologue clinicien, dans un article du magazine Animal Santé Bien-être (n°46), explique qu’il a fait plusieurs observations au sujet de la relation humain-animal. Certaines personnes sont effectivement plus émues par un animal en détresse qu’un être humain en difficulté. Ce n’est pas nécessairement une marque d’indifférence. L’animal en détresse réveille un réflexe de protection. La tendance à être ému par les êtres vulnérables est naturelle. En outre, il peut être plus facile pour certains individus de communiquer avec les animaux. En effet, l’animal tend à manifester un intérêt ou un contentement face à nos tentatives de communication (même s’il ne le fait pas comme nous). Il ne répond pas par les mots. Pour certaines personnes, cette forme de communication est plus aisée, car elle implique une absence de jugement de la part de l’animal. Il ne va pas accepter le contact avec l’humain en fonction de son apparence, de son statut, de ses origines ou de son âge. Mais il sera sensible à son comportement. Il peut le faire certes pour des raisons basiques : faim, soif, gourmandise, détresse, froid, mais il peut aussi le faire pour jouer et obtenir des grattouilles ou des caresses. On peut considérer que c’est une forme d’intérêt, certes, mais ce calcul est rudimentaire et instantané.
La culture d’origine favorise ou non l’intérêt des personnes pour l’animal. Dans certaines civilisations, les animaux sont considérés comme des êtres impurs, ce qui souvent s’accompagne de maltraitance, voire d’intolérance envers eux. Selon Christophe Déforêt cela tend à montrer que l’éducation joue un rôle dans le fait d’aimer les animaux. Cependant, même dans les sociétés tolérantes envers eux, ou leur accordant une certaine attention, les gens peuvent n’avoir aucun intérêt pour eux, et même les craindre. Ce phénomène se cristallise autour des animaux dits nuisibles, ou certains grands prédateurs comme le loup et l’ours. Cette indifférence se manifeste aussi dans la méconnaissance de ce qui se passe dans les élevages et les abattoirs.
Le petit enfant peut être cruel envers les animaux. Jung le désignait comme l’enfant « pervers polymorphe ». Sa curiosité et son désir d’expérimenter peuvent le mener à être cruel avec les animaux (jeter des cailloux, donner des coups de pied, battre, piétiner volontairement les insectes, leur enlever les ailes, couper les nageoires des poissons…). C’est le moment où l’éducation entre en jeu pour lui apprendre que les animaux ressentent la douleur, qu’ils ont le droit de vivre en paix et qu’ils sont dignes de respect. La bienveillance n’est pas innée, elle s’apprend aussi. On pense nécessaire d’expliquer à un enfant qu’il est important de respecter ses camarades ou ses frères et sœurs, de ne pas les frapper ou les mordre lorsqu’ils font quelque chose qui lui déplaît. Mais on ne pense pas forcément à inclure les animaux dans cet apprentissage de la bienveillance. De plus, la persistance d’un comportement agressif envers les animaux peut signaler que quelque chose ne va pas, que l’enfant souffre d’un trouble affectif ou psychique.
Certaines personnes ont reporté leur capacité à aimer et à lier des liens affectifs sur les animaux. Ce ne sont pas forcément des êtres asociaux. Ils sont capables aussi d’avoir des relations amicales sincères, sélectives dans certains cas. La capacité à aimer les animaux n’exclut pas celle d’avoir des relations avec les humains. Ainsi, penser que l’animal n’est qu’un substitut pour échapper à la solitude n’est pas plus juste. De nombreux adoptants ont une vie sociale et amicale remplie. Pour les personnes seules, l’animal est un compagnon de vie quotidienne, mais il contribue au lien social (rencontres lors de la promenade, échange de gardiennage et de conseils, etc.) Le fait d’avoir un animal ne contribue pas à l’isolement. Malheureusement, dans certains cas, la maltraitance, la négligence ou l’abandon, font partie d’une situation sociale ou d’une éducation déficiente, de précarité ou de trouble psychoaffectif. On peut aussi regretter les phénomènes de mode qui créent un engouement pour certains animaux et se soldent plus d’une fois par un abandon. C’est ainsi qu’on retrouve certains animaux dits de « race » dans les refuges et les associations. En effet, l’aspect d’un animal peut déclencher une émotion esthétique ou un intérêt particulier (sa beauté, sa corpulence, son exotisme, etc.). C’est un critère qui peut entrer en compte dans le choix d’un animal de compagnie, évidemment, mais si c’est le seul, on peut s’interroger sur la motivation de l’adoptant.
Ceux qui aiment les animaux tiennent compte du fait qu’ils sont des êtres qui cherchent à se maintenir en vie avec leurs moyens spécifiques. Ces moyens peuvent sembler strictement instinctifs et parfois cruels, mais leur comportement montre qu’il peut être plus subtil et plus complexe qu’on ne le croit.
Certaines personnes consacrent leur capacité à aimer aux animaux ; cela ne signifie pas qu’ils sont asociaux. Certains décident de militer pour le respect et la protection de la vie animale. Ils choisissent de ne plus consommer de viande, et même ne plus consommer de laitage et ne plus porter de cuir et de laine (exceptionnellement des vêtements recyclés ou hérités). De nos jours, de tels choix paraissent encore extravagants bien qu’on puisse se nourrir et se vêtir correctement sans consommer de produits d’origine animale. Ce choix de vie est souvent critiqué et ridiculisé, voire mis en cause. Mais on peut se demander ce qui est le plus dérangeant : se consacrer à la protection animale, ne plus manger de viande ni de laitage ou entretenir l’indifférence et le déni par rapport à ce que cette consommation implique (l’élevage, l’engraissage, l’abattage en masse) ? Est-ce plus grave de militer contre l’exploitation animale et l’éradication de certaines espèces, ou de faire preuve d’une ignorance ou d’un refoulement permanents pour pouvoir consommer la chair et les organes d’un animal qui pourrait bien nous attendrir ou nous émouvoir si on le connaissait ?
Aimer les animaux paraît naturel chez l’humain, et pourtant, s’engager pour les protéger et décider de ne plus les consommer est toujours un objet de polémique, de critique et de moquerie. Ce qui est considéré comme une excentricité est la manifestation d’une manière d’être, de se comporter qui s’éloigne des habitudes reçues, une manière d’être liée à une vision de la vie sensible à la différence et à la souffrance.
Bibliographie :
1 Owen & Mzee, The language of friendship (review), Deborah Stevenson, John Hopkins University Press volume 60, 2007.
Rapport One Voice sur la Sentience des animaux, 2011.
Christophe Déforêt, Animal Santé Bien-être (n°46).
Images sur le site Pexel.com : anna-shvets, mehmet-turgut-kirkgoz, harvey-sapir-, le-cheval-islandais, cottonbro-studio, gaspar-zaldo, laura-varela